Dirigeant en quête de repreneur !
En 2014, 15 364 PME et ETI étaient transmises ou cédées ainsi que 45 751 TPE. Il s’agit là d’un chiffre décevant par rapport au fort potentiel existant. Ce chiffre s’explique en partie du fait de politiques publiques mal orientées.
Pas d’engouement pour la reprise d’entreprise
Selon les chiffres du baromètre BPCE, le nombre total de cessions pour les PME et ETI est passé de 16 348 en 2013 à 15 364 en 2014, soit une baisse de 6%.
Cette absence d’engouement est en partie attribuée par les auteurs de l’étude à la loi Hamon de juillet 2014, qui impose l’obligation d’informer les salariés en cas de vente. Cette opération est mal acceptée par les dirigeants de PME, cela risquant de rompre la confidentialité nécessaire à ce genre d’opération.
Dirigeant sans repreneur ?
Une situation contrastée suivant les secteurs
Pour les TPE, sur 1,7 millions de TPE étudiées seulement 45 751 opérations de cession ont eu lieu.
Ce chiffre est plus de 3 fois inférieur au nombre de dirigeants de TPE se disant prêt à céder leur entreprise. Il doit être mis à côté des 101 273 disparitions de TPE étant enregistrées en 2014. Bien entendu, la situation est contrastée suivant les secteurs : les cessions sont plus nombreuses dans l’hôtellerie et la restauration que dans l’industrie et le commerce de gros. Concernant les secteurs de la construction et ceux des transports, les créations d’entreprises se font plus nombreuses. Néanmoins, le niveau de disparitions d’entreprises est aussi deux à trois fois plus élevée que pour les autres secteurs.
L’âge du dirigeant
Les chiffres de cette étude viennent contredire l’idée selon laquelle les cessions s’effectueraient en majorité lorsque les dirigeants atteindraient l’âge de la retraite. Ainsi, 77% des cessions de TPE interviendraient avant 55 ans. D’ailleurs, la fréquence des ventes d’entreprises est peu sensible à l’âge du chef d’entreprise. En effet, passé 65 ans, les dirigeants auraient même moins tendance à la transmission d’entreprise.
Pourquoi cela ? D’abord, les dirigeants partant à la retraite sont en quête d’un repreneur idéal poursuivant l’activité de la société avec la même équipe et dans les mêmes conditions de travail. Ensuite, le manque de temps et la difficulté à faire face à une opération complexe sont des principaux freins. Ainsi, force est de constater que les dirigeants de TPE optent souvent pour l’arrêt de leur activité sans transmission ni contrepartie financière. Cela est démontré par le prorata de 75% de morts naturelles parmi les cessations après 60 ans.
Politiques publiques
Quel soutien apporter au dirigeant?
Par ailleurs, les auteurs de l’étude ont aussi une autre explication à ce faible taux de transmission. Au premier plan, les politiques publiques menées depuis plusieurs années en seraient la cause. En effet, ces politiques créent une asymétrie en faveur de la création d’entreprise qui réduit le potentiel des cessions.
Ainsi, la création d’entreprise est actuellement favorisée en France (via des subventions et facilitations réglementaires) alors que ce n’est pas le cas pour des entreprises souhaitant se développer.
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Lionel JOST
Le 7 juin 2017