Transmission d’entreprise : Réforme fiscale 2025

La Cour des comptes, dans un rapport publié le 26 septembre 2024, propose une réforme des droits de succession. Elle vise à rendre cette imposition plus équitable tout en maintenant un « rendement constant ». Cette proposition s’inscrit dans un contexte de hausse significative des recettes fiscales issues des droits de succession. Elles ont augmenté de 137 % entre 2011 et 2023, passant de 7 à 16,6 milliards d’euros.

Contexte et enjeux fiscaux selon la cour des comptes

La transmission d’entreprises familiales et les dispositifs fiscaux avantageux tels que le Pacte Dutreil sont au cœur de la réflexion de la Cour des comptes. Le Pacte Dutreil permet aux héritiers de bénéficier de réductions importantes sur les droits de succession. Lorsqu’il s’agit de la transmission d’une entreprise familiale, contribuant ainsi à la préservation du patrimoine entrepreneurial au sein des familles. Toutefois, la Cour critique ces dispositifs. Ils soulignent qu’ils profitent principalement aux ménages les plus fortunés.

La transmission d’entreprise dans le viseur

Reforme fiscale loi de finance 2025 Fin du Pacte DUTREIL?

Le rapport souligne que la transmission d’entreprises familiales, notamment à travers le Pacte Dutreil, fait partie des dispositifs fiscaux qui pourraient être révisés. Ce mécanisme permet actuellement une exonération de 75 % de la valeur des titres transmis sous certaines conditions, favorisant ainsi la continuité des entreprises dans le cadre familial. Cependant, la Cour considère que ces avantages fiscaux contribuent à une réduction de l’assiette de l’impôt. Cela rend l’ensemble du système inéquitable pour les autres contribuables.

Une réforme à rendement constant

Malgré la proposition de révision des dispositifs fiscaux dérogatoires, la Cour des comptes insiste sur la nécessité de maintenir un produit fiscal constant. Toute réduction des avantages fiscaux devrait être compensée par une baisse des taux ou par des économies dans d’autres domaines. En d’autres termes, l’objectif est d’améliorer l’équité sans diminuer les recettes de l’État, déjà mises à rude épreuve par la situation des finances publiques.

Les données fiscales et la difficulté d’une réforme précise

Un autre point soulevé par la Cour est le manque de données précises et actualisées sur les droits de succession. Ce manque de transparence rend difficile l’évaluation exacte de l’impact des dispositifs fiscaux, tels que le Pacte Dutreil, sur les finances publiques. La Cour appelle donc à la réalisation d’une étude statistique approfondie avant d’envisager une quelconque évolution législative.

La réforme des droits de succession proposée par la Cour des comptes s’inscrit dans une volonté de rendre cet impôt plus équitable, notamment en réduisant les avantages fiscaux pour les gros héritages et la transmission d’entreprises familiales. Toutefois, cette réforme devrait se faire à rendement constant, c’est-à-dire sans diminuer les recettes globales de l’État. La transmission d’entreprise reste un sujet sensible. La révision du Pacte Dutreil pourrait entraîner des ajustements pour limiter ses bénéfices aux plus grandes fortunes, tout en préservant le tissu entrepreneurial familial.

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Franck ALLARD-LATOUR

La Prime de Partage de la Valorisation de l’Entreprise (PPVE) : Les dernières mesures nécessaires à la mise en œuvre opérationnelle de la loi ont été publiées.

Avec l’entrée en vigueur de la loi n°2023-1107 du 29 novembre 2023 et la publication au JO des 2 décrets d’application, les entreprises françaises disposent désormais d’un cadre législatif pour mettre en place une prime de partage de la valorisation de l’entreprise (PPVE). Ce dispositif novateur vise à renforcer l’engagement des salariés en les associant directement à la réussite économique de leur entreprise. Cet article se propose de détailler les modalités, les avantages et les obligations liés à la mise en œuvre de cette prime.

Qu’est-ce que la Prime de Partage de la Valorisation de l’Entreprise (PPVE) ?

La PPVE est une prime versée aux salariés d’une entreprise en fonction de l’augmentation de la valeur de cette dernière sur une période déterminée. Ce mécanisme permet de partager les gains de productivité et de croissance avec l’ensemble des collaborateurs, offrant ainsi une reconnaissance financière directe de leur contribution à la performance de l’entreprise.

1) Conditions d’éligibilité et durée

Éligibilité des salariés

Tous les salariés ayant au moins un an d’ancienneté dans l’entreprise sont éligibles à la PPVE, sauf disposition contraire prévue dans l’accord. Les employés atteignant l’ancienneté requise en cours de plan ne sont pas exclus mais ne bénéficient pas de la prime s’ils quittent l’entreprise avant la fin de la période de trois ans du plan.

Durée du plan

Le plan de partage de la valorisation de l’entreprise est établi pour une durée de trois ans. Durant cette période, la valeur de l’entreprise est évaluée à deux dates spécifiques :

  • Date de Départ : Fixée par l’accord au début de la période (par exemple, 1er janvier 2025).
  • Date de Fin : Trois ans plus tard (par exemple, 31 décembre 2027).

2) Mise en Place du Plan

Négociation et Accord

La mise en place du plan de partage de la valorisation de l’entreprise nécessite un accord, qui peut être obtenu par :

  • Une convention ou un accord collectif de travail.
  • Un accord entre l’employeur et les représentants des syndicats.
  • Un accord au sein du comité social et économique.
  • La ratification par les deux tiers du personnel en l’absence de représentants syndicaux ou de comité social et économique.

Dépôt de l’Accord

L’accord doit être déposé auprès de l’autorité administrative compétente via une plateforme de téléprocédure. Ce dépôt inclut :

  • La version signée de l’accord.
  • Les documents justificatifs des conditions de l’accord.

3) Calcul et Versement de la Prime

Détermination de la Valeur de l’Entreprise

Pour les sociétés non cotées, la valorisation est déterminée par une formule précisée dans l’accord, prenant en compte :

  • La situation nette comptable.
  • La rentabilité.
  • Les perspectives d’activité.
  • Des comparaisons sectorielles si approprié.

Calcul de la Prime

Le montant de la prime pour chaque salarié est calculé en appliquant le taux de variation de la valeur de l’entreprise au montant de référence individuel :

  • Montant de Référence : Fixé en fonction de la rémunération, du niveau de classification, ou de la durée de travail prévue au contrat.
  • Taux de Variation : Correspond au pourcentage de croissance de la valeur de l’entreprise entre les deux dates d’évaluation.

Exemple de Calcul

Supposons un salarié avec un montant de référence de 2000 € :

  • Valeur Initiale de l’Entreprise : 5 millions €
  • Valeur Finale de l’Entreprise : 6 millions €
  • Taux de Variation : 20 %

La prime attribuée sera : 2000 € * 20 % = 400 €

Modalités de Versement

Les primes doivent être calculées et arrêtées dans un délai de sept mois après la fin de la période d’évaluation (par exemple, jusqu’au 31 juillet 2028), et peuvent être versées en une ou plusieurs fois au cours des douze mois suivants (par exemple, jusqu’au 31 juillet 2029).

4) Exonérations et Obligations Fiscales

Exonérations Sociales

Les primes de partage de la valorisation sont exonérées de cotisations sociales dans certaines limites. Elles ne peuvent se substituer à d’autres éléments de rémunération en vigueur dans l’entreprise.

Contribution à la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse

Une contribution spécifique est due sur les primes versées, calculée et recouvrée selon les modalités applicables aux cotisations sociales.

5) Informations et Transparence

Information des Salariés

Les salariés doivent être informés du montant de la prime attribuée, des possibilités d’affectation à un plan d’épargne salariale ou à un plan d’épargne retraite, ainsi que des délais pour formuler leur demande.

Fiche Distincte

Chaque somme versée au titre de la prime fait l’objet d’une fiche distincte du bulletin de paie, mentionnant :

  • Le montant attribué.
  • Les retenues opérées.
  • Les options d’affectation et les délais associés.

Conclusion

La mise en place de la Prime de Partage de la Valorisation de l’Entreprise représente une opportunité unique pour les entreprises de renforcer l’engagement de leurs salariés en les associant directement à leur succès économique. En suivant les étapes et les modalités prévues par la loi n°2023-1107 du 29 novembre 2023, les entreprises peuvent créer un environnement de travail plus équitable et motivant, tout en bénéficiant d’exonérations fiscales avantageuses.

Plus d’articles :

Plan de partage de la valorisation de l’entreprise : informations aux salariés et affectation sur un plan d’épargne.

2024 : Mise en place du PPVE Plan de partage de la valorisation d’entreprise.

Transmission Anticipée : les avantages du PACTE DUTREIL

Selon les données du gouvernement français, près de la moitié des dirigeants de PME ont dépassé l’âge de 65 ans. Cette donnée souligne l’importance croissante de la transmission anticipée d’entreprise. Pour faciliter ce processus, le dispositif Dutreil a établi par la loi n°2003-721 en 2003. Ce dispositif offre des avantages fiscaux considérables, particulièrement adaptés aux transmissions anticipées familiales.

1. Premier avantage du PACTE DUTREIL : Exonération de 75% sur les droits de mutation

Premièrement, l’article 787 B du Code Général des Impôts (1) propose une exonération significative de 75% sur les droits de mutations. Cette exonération est basée sur la valeur fiscale des droits de transmission. Elle est conditionnée à un engagement collectif de conservation (donataire) et un engagement individuel de conservation (receveur). Cet engagement formel permet une stabilité de l’actionnariat (2). Il convient de noter que ce dispositif n’est pas accessible à certaines entreprises, telles que les SCI.

2. Deuxième avantage : Réduction supplémentaire de 50% avant 70 ans

Deuxièmement, une réduction supplémentaire de 50% sur les droits de donation est accordée, si le Pacte Dutreil est réalisé avant les 70 ans. Cette réduction n’est plus applicable au-delà de cet âge, soulignant l’importance de planifier la transmission anticipée pour maximiser les avantages fiscaux.

3. Troisième avantage : Abattement de 100 000 euros tous les 15 ans

Troisièmement, cet avantage fiscal donne droit tous les 15 ans pour les enfants et/ou l’épouse(x) à un abattement de 100 000 euros. Cette mesure renforce ainsi l’attrait du Pacte Dutreil, c’est considérée comme un atout majeur pour réduire la charge fiscale associée à la transmission d’entreprise.

Informations Additionnelles

La première étape cruciale est la valorisation de l’entreprise, elle permet d’entamer le processus de transmission anticipée. Cette évaluation permet de déterminer la valeur réelle de l’entreprise, notre outil interne peut vous donner le coût de celui-ci de manière précise. Ceci facilite ainsi la mise en place efficace du Pacte Dutreil.

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Le dernier article de notre blog sur le Plan de Partage de la Valeur (PPV) pourrait vous intéresser

Bibliographie :

1- Article 787 C du Code Général des Impôts : https://bofip.impots.gouv.fr/bofip/6509-PGP.html/identifiant%3DBOI-ENR-DMTG-10-20-40-10-20211221

2- Article 790 D du Code général des Impôts : https://bofip.impots.gouv.fr/bofip/3351-PGP.html/identifiant%3DBOI-ENR-DMTG-20-30-20-20-20170213

ACTUALITE : Reforme fiscale transmission entreprise 2025

Valorisation d’entreprise, clef de la Loi sur le Partage de la Valeur.

La loi n°1272, adoptée le 22/11/2023, vient sceller l’accord conclu entre les syndicats et le patronat en février sur le partage de la valeur. Cette nouvelle loi, a pour objectif d’associer les salariés aux performances des entreprises dans les TPE et PME et créer, par la suite, un levier supplémentaire pour le recrutement des salariés, car selon Dares, seulement 20 % des employés d’entreprises de moins de 50 salariés (soit plus d’un million en France) bénéficiaient d’un dispositif de « partage de la valeur » en 2020, contre 88,5 % des salariés d’entreprises de plus de 1 000 personnes. C’est pour cette raison qu’à partir de…

Pourquoi la valorisation d’entreprise est la clef de la Loi sur le Partage de la Valeur. La loi n°1272 sur le Partage de la Valeur a été adoptée le 22/11/2023. Elle vient sceller l’accord conclu entre les syndicats et le patronat en février sur le partage de la valeur. Cette nouvelle loi, a pour objectif d’associer les salariés aux performances des entreprises dans les TPE et PME. Cela permettrait de créer, par la suite, un levier supplémentaire pour le recrutement des salariés. Selon Dares, seulement 20 % des employés d’entreprises de moins de 50 salariés (soit plus d’un million en France) bénéficiaient d’un dispositif de « partage de la valeur » en 2020, contre 88,5 % des salariés d’entreprises de plus de 1 000 personnes.

Détails de la loi :

C’est pour cette raison qu’à partir de début janvier 2025, les entreprises ayant :

  • entre 11 et 49 salariés
  • dès lors qu’elles sont profitables (variation positive de 1% des bénéfices au cours de 3 exercices consécutifs),

devront mettre en place un dispositif de partage de la valeur. Et en plus de cela et à titre volontaire, un « plan de partage de la valorisation de l’entreprise » pourra être mis en place. Ce plan durera 3 ans ; un plan à la fois est autorisé. Il concernera tous les salariés avec au moins un an d’ancienneté. La valorisation de l’entreprise est au cœur de cette nouvelle loi, car la connaître, permet de mieux redistribuer à ses salariés et de mieux prévoir l’avenir. Ces dispositifs de partage de la valeur pourraient entrer dans le pack de recrutement au même titre que la voiture de fonction par exemple. Ces nouveautés encourageront l’embauche. Et ainsi, fidéliser des profils qui ne s’intéressaient pas aux PME.

La valorisation d’entreprise :

Première question que l’on peut se poser : comment valoriser une entreprise ? il existe 5 méthodes issues de Bercy (EBE, REX, Résultat NET, CAF et GOODWILL). Faire le choix de l’une d’entre elles permet d’éviter un refus de l’administration, voire une requalification.

Il est fondamental pour le dirigeant de connaître la valeur de son entreprise pour mettre en place ce processus sur trois années et de prendre en compte cette nouvelle charge dans ses dépenses. Car attention, l’amalgame est souvent fait entre la valeur de l’entreprise et les bénéfices de celle-ci. Pour rappel, une entreprise peut ne pas faire de bénéfices, mais voir sa valorisation augmenter. Par exemple, si l’entreprise diminue ses dettes, la valorisation augmente, mais pas ses bénéfices. La prime de partage de la valeur au sein de l’entreprise rentre dans la ligne des charges et peut influencer les bénéfices de celle-ci et donc les investissements futurs.

Pour préparer ce nouveau processus, encore en phase expérimentale, tous les dirigeants devraient connaitre la valorisation de leur entreprise et l’évolution de celle-ci au cours des trois années. Cela permettrait de préparer au mieux la distribution de la prime et l’impact sur les bénéfices de celle-ci. Pour mieux préparer l’avenir, contactez votre expert-comptable pour lui demander un rapport d’évaluation détaillé et ensuite une mise à jour annuelle. Nous lui préconisons l’utilisation du logiciel AVALOR, le 1er logiciel de valorisation des TPE & PME selon les méthodes de BERCY. Outils générant un rapport détaillé de valorisation permettant le pilotage du PPVE Plan de partage de la valorisation d’entreprise.

Ainsi, vous pouvez retrouver d’autres articles sur le blog, comme le dernier article posté en ligne : Transmission d’entreprise : ne pas attendre la retraite !